FRIDA KHALO
« AU-DELÀ DES APPARENCES »
pour la première fois,
Et jusqu'au 5 mars 2023 sont exposés au Palais Galliera, (le Musée de la Mode) une grande partie de la garde-robe et des effets personnels de cette artiste atypique et détonante que fût Frida.
« Je suis ma propre muse, je suis le sujet que je connais le mieux, le sujet que je veux le mieux connaitre » - Frida Kahlo.
Très peu de tableaux exposés, vous devez en connaitre une bonne majorité ; l’artiste étant sortie du purgatoire grâce au superbe film où Salma Hayek nous campe une Frida au plus proche de sa flamboyance…
MAIS SURTOUT à SON LOOK :
Longs sourcils noirs en ailes de corbeau, cheveux tressés et remontés en chignon enrubanné et fleuri, longues jupes assorties d’un châle frangé… Telle une marque de fabrique, Frida s’était forgée une image à laquelle elle restera fidèle sa vie durant.
Véritable bouclier derrière lequel elle cachait ses drames. Voilà rapidement brossé le portrait d’une artiste au caractère trempé, celui d’une femme à la vie pleine de douleurs et de passions, d’amours aux multiples visages. La figure centrale de son œuvre, de sa vie… Son drame : le peintre muraliste mexicain Diego Rivera, son mari.
SES TENUES SONT CELLES DES TEHUHUANA
Une marque identitaire car les femmes qui la portaient étaient issue d’une société matriarcale à laquelle Frida était attachée de par sa mère indigène.
Les robes, ses coiffures resplendissant de couleurs vives et jusqu’à ses terribles corsets qu’elle transformait en tableaux, ses prothèses… Tout ce caravansérail d’accessoires et de tissus masquaient et exhibaient tout à la fois ses handicaps physiques , devenant des sortes d’extensions de son corps, Frida savait les magnifier en objets d’une grande beauté.
La poliomyélite contactée jeune et l’accident de tramway allaient faire d’elle une vierge de douleur de la peinture.
Pour protéger sa prothèse cachant sa jambe amputée en 1953, elle s’était fait fabriquer une paire de bottines de cuir rouge brodés de dragons et de clochettes. C’est l’univers intime de cette artiste qui a peint sa vie que vous allez découvrir au Palais Galliera.
Ses bijoux précolombiens et aztèques, ses flacons de Shalimar, des lunettes de soleil et un « 5 » vide contenant du dissolvant ! Mademoiselle ne lui en tiendra pas rigueur, c’est certain … Tout est là sous nos yeux comme autant de reliques nous faisant sentir comme un peu de sa présence.
" FRIDA es-tu là ? " ET COMMENT !
C’était 40 avant qu’Alexander Mc Queen ne fasse défiler la double amputée Aimée Mullins portant une paire de jambes de bois prothétiques en bois sculpté. Elle a inspiré jusqu’à Gaultier dont une robe hiératique noire au buste sanglé est exposée, évocatrice des corsets de l’artiste.
André Breton, chef de file du mouvement surréaliste disait d’elle : « C’est un ruban autour d’une bombe ». Libre et affranchie de toute convention, de la douleur avec laquelle sa vie durant elle a composé….
Voilà Frida auréolée de son " Resplendor ", cette grande mante formant un écrin de dentelle tout au autour du visage… Et je me suis bien demandée si Frida n’était pas étrangère à la curieuse robe de mariée «Cocoon » qu’Yves Saint Laurent imagina pour son défilé haute-couture de 2002 tant elle m’a immédiatement évoqué le Resplendor…
"Ne fais pas attention à moi, je viens d’une autre planète, je vois toujours des horizons où tu dessines des frontière".
Frida Kahlo ( 6 juillet 1906. Coyoacan/ 13 juillet 1954. Coyohacan)
